Chapitre 7 -Brazical-

BRAZICAL

Imoën était arrivée à Brazical. Ca lui faisait plaisir de revoir cet endroit.

Durant son court trajet jusqu'à la ville, elle avait croisé des chariots remplis de feuilles de trullions, ces arbres immenses dont la sève servait de base aux potions de guérison. Les feuilles étaient comestibles une fois débarrassées de la pellicule cireuse qui les recouvrait; certains voyageurs sortaient de la ville, chargés d’outres remplies d’eau potable, denrée rare ces derniers temps.

La température qui grimpait inexorablement n’allait rien arranger.

Heureusement, le cercle des druides avait découvert les vertus essentielles d’une plante, le germinium, qui purifiait l’eau et la réoxigénait. Bientôt, ils en auraient cultivé assez pour purifier toutes les rivières et permettre aux habitants d’y puiser le précieux liquide.

Elle remarqua également que l’herbe, d’habitude si verte, jaunissait à certains endroits.

Par chance, il pleuvait toujours autant, et la cellule de crise, créée pour gérer ce fléau, avait tout de suite ordonné des travaux : constructions de barrages, création de lacs articifiels avant qu’il ne soit trop tard, et que l’eau qui tombait du ciel ne se transforme en souvenir, aussitôt absorbée par un sol dont la soif serait bientôt inextinguible. La cellule ne voulait pas que les choses s’aggravent jusqu’à ce qu’il leur soit impossible d’y remédier.

Ils en avaient déjà trouvé la cause : le réchauffement du monde ouvert faisait que, bizarrement, la température y baissait, à cause d’un courant marin qui ne savait plus trop où il en était ! Mais ce refroidissement entraînait automatiquement le réchauffement de la température du monde fermé.

Ils espéraient que pour les Autres ce n’était pas trop tard! Ils essayaient d’inverser la vapeur, mais cela prenait du temps pour qu’ils comprennent que la vie de leur planète en dépendait, donc leur propre vie.

Sans qu’ils le sachent bien sûr, la vie des habitants du "monde fermé" était entre leurs mains.

La cellule avait alors décidé d'envoyer des "spécialistes" du monde fermé à leur rescousse, (incognito, évidemment, le monde fermé devait rester secret), chargés de les "espionner", et d'informer la cellule de l'avancement des mesures qu'ils prenaient pour tenter de changer leurs mauvaises habitudes.

Pour le moment, ils venaient tout juste de prendre conscience de la gravité de la situation. Une poignée de scientifiques, infiltrée par un mage qui était devenu leur porte-parole, avait été entendue, et des campagnes télévisées sur comment "sauver la planète", faisaient leur apparition.

Mais le réveil serait laborieux et long.

Malgré tout cela, les habitants du monde fermé étaient heureux. Ils n'enviaient pas le "monde ouvert", et pour rien au monde n'échangeraient leurs vies.

Ils gardaient espoir que tout allait s'arranger.

Suite à ce fléau météorologique, ils s'étaient adaptés : leur tenue vestimentaire par exemple  : les manteaux de laine avaient laissé la place à des vêtements plus légers, en fils ou en lin; leurs maisons en bois, surmontées d’un toit en paille, étaient toutes entourées de fangiers, des arbres particulièrement ombrageux qui aidaient à garder le peu de fraîcheur accumulée dans la nuit.

Toutes ces maisons possédaient un escalier intérieur menant à une cave, aménagée en chambre.

Au détour d’un virage, alors qu'elle surplombait la vallée, Imoën aperçu l’auberge. Elle était gigantesque.

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"L’auberge du Vieux Chêne" n’avait pas changé. Elle était toujours remplie de gens hétéroclites et cosmopolites. Ils parlaient fort, buvaient de la “ Bière du Nord ”, une bière ambrée, dont la mousse épaisse et rousse émoustillait la langue, du "vin de ronces", parfumé et léger, accompagné d'une friture de vers charognards...

délicieux...

Les clients parlaient de la température qui n’arrêtait pas de grimper, de la récolte de blé dont ils allaient devoir avancer la date, et de la bière qui était chaude quelques instants après avoir été servie !

Imoën aperçu ses amis au fond de la salle, et s'avança vers eux.

A suivre...